Le chant des géants de David Bry


Entrez, entrez.

Asseyez-vous, n'ayez pas peur. Il reste de la place, là, au fond, près de la cheminée. Oui. C'est bien. Très bien. Commandez des bières, des pommes braisées, ce que vous voudrez, mais faites vite. Vous autres, dans la paille, rapprochez-vous : calez-vous contre les murs, les tonneaux, les pieds de tables. Voilà... Le feu ronfle, les bûches craquent. La nuit est tombée. Les marmites sont vidées. Laissez-vous aller. Fermez les yeux. Juste un peu. Et écoutez-moi.

Je vais vous raconter une histoire. Celle de notre île d'Oestant où dorment trois géants : Baile, aux rêves de mort et de musique, Leborcham, mère du brouillards, des collines et des plaines, et enfin le puissant Fraech aux songes de gloire et de batailles. Je vais vous parler de guerres, d'amour et de trahisons : de cris, de sang et de larmes. Je vais vous parler de grands espoirs, de ce qui est vain. De ce qui meurt.

Alors, fermez les yeux. Laissez-vous aller. Voilà.

Mon histoire commence sur la lande, en bord de mer, dans le château de l'étrange roi Lothar.

Mon avis

L'ouvrage est beau avec sa couverture brune où dansent des entrelacs celtiques et des runes. Le résumé, en quatrième de couverture, nous incite à entrer dans cet univers de légende. On se vois déjà en train d'écouter le conteur en étant confortablement installé au coin du feu avec une tasse de thé.

David Bry est un conteur extraordinaire comme il nous en fait la superbe démonstration avec le roman Que passe l'hiver  aux Éditions de L'Homme sans Nom. Il est le digne successeur de ses bardes, colporteurs et autres saltimbanques des temps anciens. On vit à travers ses morts et ses batailles qui rythme la légende de l’île d'Oestant. Son histoire fait penser à toutes ces légendes celtes circulant en Irlande ou en Écosse. Ces personnages sont entiers, intenses comme les plus grands guerriers de tout les temps.

Ce conte est à la fois une histoire d'amour, une histoire de famille : deux frères Bran et Ianto. Même si c'est avant tout une histoire de combat et de guerre, c'est l'histoire d'amour fraternel qui est au cœur de ce conte. Un amour fraternel qui se déchire de manière brutale.

Cependant, il y a quelques bémols. Un personnage aurait largement pu être effacé: Morfessa. Je ne sais pas quel est son rôle au sein de l'histoire. On nous parlé aussi d'immortels mais qui sont-ils ? J'aurais bien aimé en savoir plus pour eux. Pourquoi ne pas faire un deuxième livre pour développer ces points ? 

David Bry signe encore un excellent ouvrage. A lire d'urgence.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Alter-Ego de Neil Thomas

Sourde, muette, aveugle d'Helen Keller et L'histoire d'Helen Keller de Lorena A. Hickok

La pucelle et le démon de Bénédict Taffin