Nos vies suspendues de Charlotte Bousquet

 

Quatrième de couverture

Trois ans, déjà.

Trois ans qu'Anis court pour ne plus qu'on la rattrape;
Trois ans que Nora a préféré ralentir, pour s'arrêter de penser.
Trois ans que Milan s'en veut de n'avoir rien pu faire.
Trois ans que Steven a fermé les yeux, et qu'il avance dans le noir.

Cette nuit-là les a marqués à jamais.
Et chacun doit réapprendre à vivre, avec cette voix intérieure qui ne les quitte pas.
Cette voix qui ne cesse de grandir et ne s'arrêtera pas de parler. Pas tant que les coupables n'auront pas payé.

Alors que le passé ne leur laisse aucun répit, comment retrouver le fil de leurs vies suspendues ?

Mon avis

Je ne pensais pas lire dans un roman jeunesse sur un sujet tel que celui du viol. Avant de rédiger cette chronique, je suis allée lire les chroniques d'autres blog et plateformes tel que Babelio. Certain(e)s lecteurs / lectrices déploraient le petit côté fantastique du roman. Personnellement, il ne m'a pas dérangé.

Le doppelgänger est pour moi un phénomène qui pourrait arriver. Quand on subit un événement traumatique, on finit d'une manière ou d'une autre à se scinder en deux (que l'on soit la victime ou l'agresseur). il y a une partie de soit qui a vécu l’événement où l'esprit est encore bloqué et la partie de soir qui désire continuer à avancer. Le doppelgänger de l'histoire, c'est la partie de cet inconscient qui reste bloqué dans l'événement. C'est ce que j'associe à la mémoire traumatique.

Ce roman ne se contente pas de traiter seulement du point de vue des victimes mais aussi celui des agresseurs. C'est pour moi, révolutionnaire et engagé de donner les deux points de vue. Ce livre m'a fait repenser à une novella que chez Griffe d'Encre : Présumé coupable d'Isabelle Guzo

Extrait de l'article "Il n'y a rien de plus traumatisant qu'un viol" paru dans Sciences et Vie de Mars 2018 :
"Dans une étude publiée pour l'OMS en octobre dernier et menée dans 24 pays sur 50 855 personnes, des chercheurs ont montré que, parmi 29 traumatismes qu'une personne pouvait subir dans sa vie (guerre, maltraitance infantile, viol, violences conjugales, accident de voiture, catastrophe naturelle, décès inattendu d'un proche, etc... ), le viol était de loin ! celui qui engendrait le plus souvent un syndrome de post-traumatique : 19% des victimes en ressentent les symptômes (réapparition incontrôlés des souvenirs traumatiques, cauchemars, hypersensibilité à certains stimulis, persistance d'émotions négative, etc), contre "seulement" 3.6% des soldats de retour d'une zone de conflit et 2.6% des accidentés de la route.

Un roman à lire d'urgence.

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